Abbas KIAROSTAMI


Semaine noire pour le 7e art : le célèbre cinéaste iranien, Palme d’or au Festival de Cannes pour « Le Goût de la cerise » en 1997, est décédé le 4 juillet à Paris.

Semaine noire pour le 7e art, après Michael Cimino…

Lu dans ► courrierinternational.com
Le célèbre cinéaste iranien Abbas Kiarostami, Palme d’or au Festival de Cannes pour Le Goût de la cerise (en 1997), est décédé le 4 juillet à Paris. Plusieurs journaux iraniens ont sorti des éditions spéciales pour lui rendre hommage.

Etamaad rend un dernier hommage, ce 5 juillet, au grand cinéaste Abbas Kiarostami, en titrant “Le goût de la cerise est devenu amer”. Le quotidien réformateur fait référence à l’un des chefs-d’œuvre du réalisateur, Le Goût de la cerise (1997), le seul film iranien à avoir reçu la plus haute récompense à Cannes.

La nouvelle est tombée seulement quelques minutes avant minuit, heure locale en Iran. Parmi les quotidiens iraniens, seuls six ont décidé de sortir une deuxième édition, mettant en une la disparition tragique de ce grand cinéaste, artiste, poète et photographe. Atteint d’un cancer, il avait été hospitalisé et opéré plusieurs fois en Iran avant de partir pour la France.

Un cinéaste peu projeté en Iran

Pour le quotidien Shahrvand, Abbas Kiarostami a été “un réalisateur indépendant qui était plus connu en dehors de l’Iran que dans son pays”. “Ses films ont rarement eu l’occasion d’être projetés en Iran”, écrit Maryam Naraghi, assistante d’un autre grand réalisateur iranien, Asghar Farhadi, dans Shahrvand. “Mais il a continué son chemin malgré les obstacles et, à chaque fois, a fait goûter à son public un nouveau style.”

En effet, Kiarostami est très largement à l’origine de la popularisation à l’international du cinéma d’auteur iranien. Il reste la référence pour toute une génération de cinéastes d’aujourd’hui, Jafar Panahi, Nader Homayoun, et même Bahman Ghobadi, qui lui reprochait, après le mouvement de contestation en Iran de 2009, de ne pas s’engager suffisamment pour la liberté dans son pays. Mais le cinéaste, fidèle à son sens de la métaphore, expliquait déjà en 2005, au Guardian, pourquoi il n’avait pas quitté son pays après la révolution islamique de 1979 :
   Quand vous déracinez un arbre, et le replantez ailleurs, l’arbre ne produira plus de fruit. Et même s’il y parvient, le fruit ne sera plus aussi bon. Si j’avais quitté mon pays, j’aurais été comme cet arbre.

Pour ses derniers films, il quittera néanmoins l’Iran, en réalisant Copie Conforme (2010) en Italie, et Like someone in Love (2012) au Japon.

Il faut savoir quitter la table du jeu

“Kiarostami est parti vers la maison de son ami”, écrit le quotidien réformateur Shargh en faisant allusion au célèbre film d’Abbas Kiarostami, Où est la maison de mon ami ? (1987). Le film raconte, avec poésie et réalisme, l’histoire d’un garçon qui a pris par erreur le cahier de son ami et qui cherche désespérément à le lui rendre.

Shargh évoque également un enregistrement sonore fait par le fils cadet d’Abbas Kiarostami, Bahman. A la veille de son départ pour Paris, le cinéaste évoque sa raison de se rendre en France.
  Les flambeurs n’ont pas que des caractéristiques négatives, a-t-il dit à son fils. Parfois il est possible d’apprendre des choses d’eux. L’une est de savoir quitter la table du jeu lorsque vous voyez que vous avez tout perdu.

► Voir sa biographie sur cinemasdiran.fr

Voir aussi sur lefigaro.fr : Abbas Kiarostami ou le goût d’une douceur iranienne

Voir sur lefigaro.fr : Abbas Kiarostami ou le goût d’une douceur iranienne
Voir l’article sur courrierinternational.fr
Voir la biographie de Abbas Kiarostami sur cinemasdiran.fr

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