AG du 9 avril 2015 : bilan des 10 ans de l’association


10 ans, déjà…

Bonsoir à tous,

Tout d’abord, je remercie Claire Lasne-Darcueil et l’équipe du Conservatoire de nous accueillir, ainsi qu’Omar qui sera notre technicien pour la soirée et Arthur notre D.J.

Et bien voilà ! 10 ans ont passé depuis ce dîner au Japonais rue du Fg Saint-Denis après la remise de médaille ( chevalier des arts et des lettres ) à notre cher René Mouttapa ( directeur des études ) qui a vu naître cette petite folie d’association ! Née dans l’euphorie de ce moment, dans le plaisir de se retrouver, de partager et de rire ensemble.

Lorsque je l’ai proposé, mon ami Jean-Pierre Jacovella se trouvait près de moi, et il a tout de suite dit « On y va ! » Et on y est allés… et on a fait un long chemin ensemble Jaco et moi !
Peu de temps après, nous faisions une première réunion au Conservatoire et les personnes présentes lors de cette réunion sont devenues les membres fondateurs de l’association. Je les salue ici, même si certains ne sont plus présents à nos côtés. Les enjeux étaient différents et les motifs de retrouvailles variaient mais les désirs et les idées fusaient de toutes parts.
On a continué à avancer.
On se réunissait avec Jaco et plusieurs autres camarades, souvent chez moi, et on partait à la recherche des coordonnées des anciens élèves du Conservatoire, la tâche n’était pas aisée, environ 1600,  mais par recoupements, par téléphone, par courrier et grâce au bouquin de Monique Sueur ( Deux siècles au Conservatoire National d’Art Dramatique ) on a réussi à en retrouver beaucoup.

Les objectifs ont été défini dès 2005 :

  • Le renforcement des liens entre les différentes générations d’anciens élèves du CNSAD
  • La solidarité entre les anciens élèves du CNSAD en particulier et tous les acteurs en général.
  • Une réflexion sur la situation de l’acteur à ce jour

Renaud Donnedieu de Vabres, alors ministre de la Culture et de la Communication, nous félicitait pour sa création et plaçait avec ( je le cite ) «  grand plaisir ce regroupement des anciens élèves de cette grande école sous le patronage du Ministère de la Culture et de la Communication » .
Puis vint l’idée de créer un site internet. Une commission « site internet » s’est constituée dès janvier 2006. Thomas Sertillanges, (le mari de Kathia David, une de nos adhérentes de la première heure), fort de son expérience, s’est proposé de nous aider à la réalisation de ce site
Le nom de l’association à l’époque : Association des Anciens Elèves du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique était beaucoup trop long pour nommer le site, la commission, sur une idée de Thomas qui a fait l’unanimité, propose comme nom de domaine : rueduconservatoire.fr. Ce nom fût accepté par le Conseil d’Administration et l’association s’appela désormais RUE DU CONSERVATOIRE.
Lorsque nous nous sommes rendus, Emmanuel de Sablet et moi, au rendez-vous avec Thierry Pariente, il était clair que ce site représentait une valeur patrimoniale auprès du ministère. Et c’est ainsi que nous avons obtenu une subvention exceptionnelle de 10000 € pour sa création. La seule que nous ayons obtenue jusqu’à présent ! Mais notre site, qui en est déjà à sa deuxième version, est devenu un site de référence, très visité, envié par les autres associations d’élèves et d’anciens élèves de Grandes Ecoles ! Et ce grâce à Emmanuel qui l’a conçu et administré avec beaucoup de rigueur et d’inventivité de 2006 à 2013. Et à Marie-Luce Bonfanti qui a pris le relais depuis un peu plus d’un an avec le même esprit.

Daniel Mesguich devenu directeur du CNSAD après la brutale disparition de Claude Stratz, avec lequel nous n’avons eu que peu d’échanges, faute de temps, soutenait énergiquement l’association, il en fut d’ailleurs président avant la première A.G. de 2005. Merci à toi, Daniel !

En 2007, sous l’impulsion de Catherine Gandois nous mettions en place une soirée à la Maison des Métallos, cette soirée rassemblait des « numéros » d’anciens élèves, de toutes promotions . Elle fut une réussite. Beaucoup de participants et beaucoup de spectateurs ! Beaucoup de joie ! Et nous récoltions de l’argent, ce qui nous permit de mettre en place le Fonds de Solidarité.

Les idées fusaient, je vous l’ai dit, donc les commissions se multiplièrent, des pôles d’activité, je ne vous les citerai pas toutes aujourd’hui, mais ont survécus et brillamment :

  • Les Cartes Blanches initiées par Martine Logier ont, depuis 2009, donné une tribune libre à 39 personnalités. Véritable kaléidoscope de points de vue sur des sujets aussi divers que la transmission, l’écriture, la critique, l’identité noire, le théâtre et la politique, la présence des femmes dans le paysage culturel français entre autres… Un recueil de tous ces textes est à votre disposition . Nous avions avec Martine comme projet d’en faire un livre, cela reste un objectif.
  • Martine Logier a également initié dès 2006 des « Lectures labo » qui sont devenues sous la responsabilité de Françoise Viallon-Murphy les Lectures Vagabondes. Près d’une trentaine de lectures ont ainsi été proposées aux adhérents mais aussi au public dans des lieux étonnants, surprenants et toujours en adéquation avec le texte lu.
  • Les Rendez-vous du Berkeley” qui sont devenus les Rendez-vous de Rue du Conservatoire organisés et animés par Pierre Forest puis par Daniel Martin. Une douzaine de personnalités du théâtre mais aussi du cinéma sont venus témoigner de leur expérience et débattre amicalement avec nous. La dernière avec Jean-Pierre Améris a eu lieu au Théâtre du Conservatoire, et c’était très émouvant de voir réunis dans ce théâtre si cher à tous, toutes les générations partager avec le réalisateur. L’échange avec Dominique Besnehard au J.T.N. était aussi très joyeux !
  • Le Label “Rue du Conservatoire” . Quelques temps après est arrivée l’idée d’Aurore Prieto des spectacles labellisés, organisés dans un but de mutualisation des moyens par la « Label Equipe »: Aurore, Emmanuel de Sablet, et Catherine Gandois. Plus de 30 spectacles ont ainsi été soutenus, accompagnés par l’association. Certains ont fait l’objet de soirées spéciales, donnant ainsi aux adhérents l’occasion de se retrouver, toutes générations confondues, et d’assister ensemble à un spectacle suivi d’un débat avec l’équipe artistique. Le Label est à présent ouvert aux films, aux livres, à toutes formes de création. Il est très apprécié et particulièrement par les plus jeunes d’entre nous. Sa logistique et la relation que Catherine sait créer avec eux sont précieuses.
  •  Les ateliers de recherche et d’échange, sur proposition de Marie-Luce Bonfanti qui en a la responsabilité, ont vu se dérouler :
* La Master Class de Philippe Adrien, vous pourrez lire sur le site les commentaires des participants, ils sont tous très enthousiastes, souvent émouvants, trop peu de gens y ont eu accès, mais c’est la loi du genre ! Et je crois que si cela pouvait se reproduire avec Philippe ou un autre metteur en scène ce serait formidable et très apprécié ! Je citerai en cela les mots d’Elisabeth Catroux, qui a participé à cette Master Class :
« Il faut les poursuivre de plus en plus souvent, que cela devienne tout à fait simple, instaurer des rencontres qui seraient comme des séminaires d’études,  de réflexions et  les concrétiser au plateau; nous écouterions un maître qui confirmerait notre courage et notre pensée. »
* Le stage d’initiation au casting de Nathalie Chéron, sur proposition de Daniel Martin, a aussi remporté un franc succès, (Nathalie devait être présente avec nous ce soir, mais elle est terrassée par une crève monumentale !)
La priorité avait été donnée aux plus jeunes d’entre nous, qui ont vraiment adoré ce travail avec elle dont l’enthousiasme et la bienveillance ont été précieux, apprendre encore, améliorer, remettre les pendules à l’heure, déstresser… Ce sont des mots qui reviennent dans les commentaires que vous pourrez aussi lire sur le site.
Ce stage a eu lieu au J.T.N. tout comme la rencontre avec Dominique Besnehard et également la semaine dernière la lecture Label de Carole Guittat, alors merci à Marc Sussi et Agnès Quinzoni, je sais qu’ils sont l’un et l’autre avec nous, prêts à inventer avec nous, ouverts à toutes les propositions….
  • La Solidarité, sous la responsabilité de Catherine Eckerlé et de Philippe Crubézy, a organisé plusieurs rendez-vous dans le but de récolter des fonds. Nous avons pu, grâce à la Grande Soirée, à ces expos-ventes et aux versements réguliers de certaines personnes ( qu’ils en soient remerciés encore une fois ) distribuer un peu d’argent à certains d’entre nous à des moments particulièrement périlleux de leur vie. Une attention, un partage, un petit signe. Nous ne sommes pas l’Adami ! Quand je dis grâce à eux, c’est pour rappeler que l’association ne vit que par les cotisations, lesquelles n’ont pas bougé depuis la création, et que sans ces actions nous n’aurions pas été en mesure d’effectuer cette redistribution.


Ces dernières années, deux événements importants sont survenus :

J’ai souhaité que l’association ne soit pas seulement celle des anciens élèves mais aussi celle des élèves. Il m’a semblé que les liens qui pouvaient se tisser, que l’existence de l’association au sein même de l’école serait un grand progrès par rapport aux objectifs de base. et que je pense, je suis sûre que celles et ceux qui feront de cette association un interlocuteur essentiel à tous points de vue, qui la présideront de leurs initiatives et de leurs combats, sont les jeunes artistes, ceux qui feront le théâtre de demain. Et les plus anciens sont là pour les épauler, les accompagner, les soutenir et les encourager. Quand je dis plus anciens, je pense en fait à ceux qui sont sortis du Conservatoire et J.T.N, hein ! car oui, on devient ancien élève à ce moment-là !
Cette proposition a été validée par le conseil d’administration et Claire Lasne-Darcueil, devenue directrice du CNSAD, l’a accueillie avec générosité et engagement. L’année dernière vous avez voté l’organisation en collèges de Rue du Conservatoire et c’est ce que les votes d’aujourd’hui mettent pour la première fois en acte.

Parallèlement, il y a eu la création de PSL-Alumni. Cette association qui réunit les élèves et/ou anciens élèves des Grandes Ecoles Parisiennes et dont nous sommes membres fondateurs.  A déjà été mise en place l’adhésion à l’association sportive de PSL/PSL-A dont les cotisations sont relativement modiques par rapport aux prix pratiqués ailleurs ( élèves : 40€/ anciens élèves : 80€ ). Et prochainement doit se mettre en place un énorme réseau entre tous les anciens élèves des Grandes Écoles de Paris, un site PSL-A. Les membres du CA de cette fédération sont en train d’y travailler.

Nous comptons à présent plus de 600 adhérents, c’est une sacrée réussite !  Il est dommage que nous n’ayons pu faire adhérer plus de gens connus du public. Et il reste encore des personnes dont les coordonnées ne sont pas repérées, mais c’est une large zone de flou, sans doute certains des plus anciens sont-ils décédés… cela participe du travail patrimonial, c’est un énorme travail que nous avons pas eu encore le temps ni les moyens de faire.

Il y a des actions qui, pour le moment, n’ont pas suffisamment abouti à mon goût,  peut-être que la notion de parrainage, qui a existé au début, pourrait se remettre en place, elle a pour le moment mal accroché à quelques exceptions près, sans doute faut-il la revisiter ? Peut-être que les élèves auraient envie d’être parrainés par des ayants-droits J.T.N. ou par de «  jeunes anciens » …
Nous n’avons pas réussi à trouver un espace, un lieu… qui serait nôtre.
Et puis, en dépit de la rubrique « Des nouvelles du front », nous n’avons pas développé suffisamment, et je le regrette vivement, notre implication dans tout ce qui concerne l’état du théâtre en France, la situation déplorable dans laquelle nous sommes,  comédiennes et comédiens, directeurs de compagnies, jeunes metteurs en scène… L’annulation des festivals, le mépris avec lequel nous sommes traités dans notre statut d’intermittent, les incohérences et l’absence d’écoute dans les productions audiovisuelles… J’en profite pour saluer la création de l’A.A.F.A. (Actrices et Acteurs de France Associés) avec laquelle il y a beaucoup de réflexions et d’actions à mener.
Vous le voyez, il y a beaucoup de choses à inventer…

Je suis fière que les maîtres-mots de Rue du Conservatoire soient Solidarité, Partage et Transmission, et je me suis depuis dix ans attachée à servir ce blason ! Je ne l’ai pas fait seule mais avec les personnes que je vais citer et remercier à présent :

Jean-Pierre Jacovella évidemment mais dois-je te remercier Jaco, toi qui a tout partagé ?
Catherine Gandois administratrice depuis 10 ans également,
Daniel Martin, homme de la première heure, mais qui n’a rejoint le conseil qu’en 2007 !
Catherine Eckerlé,
Marie-Luce Bonfanti,
Elodie Chanut,
Julie Bertin,
Marc Spilmann,
Simon Rembado,
Elisabeth Catroux,
les administrateurs sortants.

Et aussi, en dehors des noms que j’ai déjà prononcés, toutes celles et ceux aussi qui, ponctuellement ou de façon plus constante, ont fait preuve d’engagement, de solidarité et de partage avec Rue du Conservatoire.

Et puis je voudrais faire un petit signe particulier à Catherine Eckerlé pour tous les pots de l’amitié qu’elle a pris en charge et organisés, avec le concours infaillible de Marcia de Castro et de Guy Maurette !

Voilà, cette dernière prise de parole en tant que présidente est assez émouvante pour moi. Mais je suis heureuse de céder ce fauteuil à la personne que les nouveaux administrateurs vont choisir prochainement. Heureuse de le faire, car c’est le signe que cette petite folie des débuts, cette utopie, continue à vivre et j’espère qu’elle va croître et embellir !
Et j’espère beaucoup de joies, et d’espoirs dans ces heures sombres pour la culture et pour le théâtre que nous vivons, à celles et ceux qui vont l’administrer à partir de demain.

Y a du boulot, les amis !

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *