LE VIEUX ROI EN SON EXIL – Arno Geiger – Édition 2023 !


LE VIEUX ROI EN SON EXIL – Édition 2023 !

LE VIEUX ROI EN SON EXIL

D’après Arno Geiger Traduction française d’Olivier Le Lay © Éditions Gallimard pour la traduction

Adaptation et mise en scène

Pauline Masson

Collaboration artistique et regard chorégraphique

Flavie Hennion

Concept scénographique

Delphine Lanza

Réalisation de la scénographie et régie générale

Delphine Sainte-Marie

Création lumières

Mathilde Chamoux

Avec
François Clavier et Claude Guedj

Production

Compagnie La Santé des Contrastes
Avec le soutien de la Compagnie Fabbrica, du Forum Culturel Autrichien, de France Alzheimer, du Goethe-Institut – Paris et de la Ville de Montreuil

Diffusion

Derviche Diffusion – Marion de Courville

marion.decourville@dervichediffusion.com

Remerciements à
Delphine Lanza et Dorian Rossel, Susanna Tiertant, Matthieu Salas, Charles Tordjman

Nous revenons pour 4 représentations, à partir du 27 janvier.
À nous le 79 et le 93…
Le vendredi 27 janvier 2023 à 20H30
à la salle La Boutonnaise / Scènes Nomades
(20, place du Champ de Foire – 79170 Brioux-sur-Boutonne)
Réservations :
– Par téléphone : 05 49 27 57 95 ou 07 88 94 26 57
– Par messagerie : reservations@scenesnomades.fr
– En ligne : https://www.vostickets.fr/Billet?ID=SCENES_NOMADES
……………………………………….
Les jeudi 9 février, vendredi 10 février et samedi 11 février 2023 à 20H30
au Théâtre Municipal Berthelot – Jean Guerrin
(6, rue Marcelin Berthelot – 93100 Montreuil)
Réservations :
– Par téléphone : 01 71 89 26 70
– Par messagerie : resa.berthelot@montreuil.fr
Teaser de présentation : https://vimeo.com/457258504
Reportage vidéo sur la création du spectacle : https://www.youtube.com/watch?v=d16_DveJNE8
© Pascal Gely

Pauline Masson met en scène un fils face à la démence de son père

• 12mai2021
• Parjean-pierrethibaudat
• Blog:Balagan,leblogdeJean-Pierre

Thibaudat

Servie par deux formidables acteurs, pour son troisième spectacle, Pauline Masson adapte avec tact « Le Vieux Roi en son exil », récit autobiographique de l’écrivain autrichien Arno Geiger resserré sur l’histoire d’un couple que forme un fils, Arno, et son père, August, atteint de la maladie d’Alzheimer.

« Puis, un jour, ce devait être vers 2004, il cessa d’un coup de reconnaître sa propre maison. Cela se produisit avec une vitesse surprenante, frappante, de sorte que nous ne pûmes d’abord y croire. Longtemps nous refusâmes d’accepter que notre père pût avoir oublié quelque chose d’aussi évident que sa propre maison. A un moment, je ne supportais plus ses instances et ses supplications, il

répétait toutes les cinq minutes qu’on l’attendait à la maison, c’était intolérable. Alors je l’entraînais dans la rue et lui annonçais: La voici, ta maison ! » Ainsi dans Le Vieux Roi en son exil, l’écrivain autrichien Arno Geiger parle-t-il de son père sur lequel il voit progresser la maladie d’Alzheimer.

Après avoir mis en scène Les Epiphanies (lire ici), poème d’Henri Pichette réputé injouable et d’ailleurs peu joué depuis sa création par Gérard Philipe et Maria Casarès, puis adapté Entre ciel et terre, le roman de l’Islandais Jón Kalman Stefánsson (lire ici), Pauline Masson, resserrant le texte initial, s’offre un nouveau tête-à-tête d’une belle intensité entre un fils, Arno, et son père, August. Rôles respectivement interprétés avec force par François Clavier et Claude Guedj. La scénographie, volontairement non réaliste, dit simplement le dedans et le dehors, l’intérieur et l’extérieur des lieux et des êtres.

Le fils est aussi le narrateur qui nous raconte la vie rude de son père né en 1926 dans une famille de paysans de dix enfants où seul « l’Ancien avait droit à du miel, sauf le dimanche où c’était miel pour tous ». A 18 ans, il sera envoyé sur le front de l’est, fait prisonnier par l’Armée rouge, rêvant de revenir à la maison, maison où bien plus tard, quitté par son épouse après trente ans de vie commune et de nombreux enfants bientôt, malade, il dira vouloir être dans sa maison tout en y étant déjà. Le fils est tour à tour le récitant, l’observateur et le partenaire du père, lequel se dérobe, là et pas là, insaisissable, désarmant. Ce qui nous vaut d’étonnants et drôlatiques dialogues dignes du théâtre de l’absurde.

Comment retrouver ce père qui est devenu autre, qui se dérobe au point d’apparaître parfois comme un étranger ? Comment renouer ? Comment atteindre une complicité qui n’avait peut-être jamais existé entre ces deux êtres ? C’est cette quête, finalement victorieuse mais

précaire, que nous raconte le spectacle. A travers cette vie d’un vieil homme qui perd ses repères, Geyser entend dire « la maladie du siècle », un siècle qui a vu ses bases voler en éclats, « tous piliers effondrés ». La détresse de l’un engendre celle de l’autre, cependant leur union façonne leur force commune. L’éloignement les rapproche. L’empathie va grandissante bien que trouée, friable et fragile, elle est une conquête, par delà la démence, elle aussi grandissante.

Vient le moment où, après dix ans, frères et sœurs décident de mettre le vieux père en maison de retraite. Le fils vient le voir. « Ces heures-là s’étirent, et j’ai le temps de prêter attention à bien des détails. Rares sont ceux qui échappent à ma vigilance, j’ai l’esprit net et lucide, toutes les choses affluent en moi, précises, comme si une vive lumière m’entourait soudain. C’est une singulière configuration. Ce que je donne à mon père, il ne peut pas le retenir. Ce qu’il me donne, je le retiens de toutes mes

forces. »

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