Mario MONICELLI


Le réalisateur italien Mario Monicelli, 95 ans, s’est donné la mort, lundi 29 novembre 2010, en sautant d’une fenêtre de l’hôpital San Giovanni de Rome, où il était soigné pour un cancer de la prostate. (Vidéo)

Ce suicide n’étonnera que ceux qui prenaient l’un des pères de la comédie italienne, avec Dino Risi et Luigi Comencini, pour un auteur comique. Son oeuvre (66 films) est aussi un manifeste de l’amertume grinçante. “Sans la mort, la faim, la maladie et la misère, nous ne pourrions pas faire rire en Italie”, disait-il. Mardi 30 novembre, les journaux italiens, de droite comme de gauche, rendaient hommage à celui que La Repubblica qualifie de “Balzac du cinéma”. De ses premiers films avec l’acteur Toto à Mes chers amis en passant par La Grande Guerre, l’oeuvre de Monicelli est peuplée de personnages humains à force d’être ridicules, grandioses dans leur petitesse. Il a placé les Italiens de l’après-guerre sous une loupe grossissante et ironique, traquant leurs vices, exaltant plus rarement leurs vertus. Né à Viareggio (Toscane) en 1915, Monicelli était aussi un acteur de la vie publique. Lors de ses dernières apparitions à la télévision, balbutiant et fatigué, il appelait encore les Italiens à combattre Silvio Berlusconi et les étudiants à “se rebeller” contre des coupes dans le budget de la culture : “Vous devez utiliser votre énergie pour subvertir, pour protester, faites-le, vous qui êtes jeunes, moi je n’en ai plus la force.”

Philippe Ridet pour le carnet du Monde (30/11/10)

 

– “Le pigeon” (1958) avec Vittorio Gassman, Claudia Cardinale, Marcello.Mastroianni, Toto..

 

 “Les camarades” (1963) avec Marcello Mastroianni, Renato Salvatori, Bernard Blier, Annie Girardot, François Périer…

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