Michel SERRAULT


Le comédien français Michel SERRAULT est mort le dimanche 29 juillet 2007, à Honfleur (Calvados), à l’âge de 79 ans.

L’acteur français aux 3 Césars s’est éteint hier à 79 ans des suites d’un cancer.

Michel Serrault est décédé dimanche soir à l’âge de 79 ans des suites d’une longue maladie, à sa résidence de Honfleur, en Normandie. Il avait été hospitalisé ces dernières semaines à l’Hôpital américain de Neuilly d’où il était sorti fin juin pour se rendre dans sa résidence secondaire de Honfleur. En plus de 50 ans de carrière à l’écran, ce comédien venu du cabaret s’était imposé comme le caméléon du cinéma français, tantôt amuseur ou caustique, désabusé ou déjanté, souvent déroutant, toujours juste. 

Star après “La cage aux folles” 

Né le 24 janvier 1928 à Brunoy, dans l’Essonne, le jeune Michel Serrault pense d’abord avoir une vocation de prêtre mais renonce rapidement aux ordres. Après un passage éclair au Séminaire, il se destine au théâtre. Refusé au Conservatoire, il signe son premier contrat en 1946. Après son service militaire, il bifurque vers le cabaret. C’est ainsi qu’il rencontre en 1952 son compère et ami Jean Poiret. 

Mais le grand tournant de sa carrière intervient le 1er février 1973, à l’occasion de la création, au théâtre du Palais royal à Paris, de “La cage aux folles”. Cette pièce de Jean Poiret, qui va connaître une carrière triomphale avant d’être portée à l’écran, fera de Michel Serrault une véritable star. Pendant plus de cinq ans, il jouera le rôle d’Albin Mougeotte, alias Zaza Napoli, vedette d’une boîte de nuit tenue par son compagnon Renato. Un rôle qui lui vaut en 1979 le César de l’interprétation masculine pour sa prestation dans l’adaptation de la pièce à l’écran par Edouard Molinaro. 

Jean-Pierre Mocky, son complice 

Jean-Pierre Mocky, avec lequel il collaborera à dix reprises, lui offrira ensuite des rôles décalés et grinçants, comme celui de Jérémie, étrangleur de femmes dans “L’Ibis rouge” (1975). Le Michel Serrault des années 80 est désormais loin de ce comédien au physique anodin, contraint un temps d’enchaîner les comédies alimentaires. Abonné aux rôles d’exception, il est l’étrange Jérôme Martinaud dans “Garde à vue” (1981). Avec ce deuxième film sous la direction de Claude Miller, il reçoit un nouveau César d’interprétation. Il en obtiendra un troisième en 1995 pour son rôle dans “Nelly et M. Arnaud”, la dernière réalisation de Claude Sautet, dans laquelle il donne la réplique à Emmanuelle Béart. 

Michel Serrault sait alterner les genres avec bonheur. Il le prouve cette même année 1995 en signant un retour réussi à la comédie dans “Le Bonheur est dans le pré” d’Etienne Chatiliez. La nouvelle génération ne l’oublie pas. Mathieu Kassovitz fait de lui un tueur professionnel dans “Assassin(s)” (1997), tandis que Christian Carion le transforme en vieux paysan bougon se laissant attendrir par Mathilde Seigner dans “Une Hirondelle a fait le printemps” (2001). 

Inhumé à Honfleur

“Un monument du monde du théâtre de boulevard, du cinéma et de la télévision vient de nous quitter” a réagi le président de la République, Nicolas Sarkozy. Il a exprimé dans un communiqué lundi “sa profonde tristesse” en apprenant la disparition du comédien. 

Le père Alain Maillard de La Morandais, ami de longue date du comédien et qui a assisté à ses derniers instants, a annoncé que Michel Serrault serait inhumé jeudi à Honfleur, “selon ses dernières volontés”. “Il est mort dans les bras de Juanita, sa femme, de Nathalie, sa fille, et moi qui étais à côté”, a dit le prêtre sur RTL.

Article de J.B. Avec AFP et AP.
Publié le 30 juillet 2007 sur lefigaro.fr

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