Nadine ALARI


Cette superbe comédienne s’est éteinte des suites d’une longue maladie. elle a été enterrée ce mercredi 7 décembre au Père Lachaise. Adieu, l’Amie.

Lu dans le blog.lefigaro.fr

Adieu à Nadine Alari, comédienne aristocratique

Cette actrice remarquable à la longue carrière, s’est éteinte vendredi, vaincue par une longue maladie. Au théâtre au cinéma, à la télévision et dans le doublage, elle aura toujours été d’une sensibilité et d’une grâce profondes.

Un très beau visage, à l’architecture superbe, encadré depuis quelques années de cheveux courts et blancs. Elle respirait l’intelligence, l’énergie, la douceur.

Nadine Alari s’est éteinte le 24 novembre, entourée de ses amis, et en particulier du metteur en scène Franck Berthier, avec qui elle a beaucoup joué ces dernières années au théâtre :Goldoni, Strindberg, Tchekhov, notamment.

Cette femme courageuse a été vaincue par une longue maladie qu’elle aura affronté avec sa dignité aristocratique.

Nadine Alari était née le 23 février 1927 à Paris. Sa carrière au cinéma débute juste après la guerre, alors qu’elle n’a pas même vingt ans. Elle tourne notamment sous la direction d’Henri Calef, de René Clément, d’Henri Decoin.

Et jusqu’à ces dernières années, des réalisateurs très intéressants l’ont choisie : Arnaud Desplechin pour La Sentinelle en 1991, Nicole Garcia pour L’Adversaire en 2001, Régis Wargnier pour Pars vite et reviens tard, Stéphane Giusti pour Made in Italy, Arnaud Viard pour Arnaud fait son deuxième film en 2015.

Mais sans doute sa passion fondatrice était-elle le théâtre. Dès 1946, Jean-Louis Barrault l’engage dans Hamlet où elle est la Reine de comédie et interprète l’année suivante une pièce de Jean-Pierre Aumont mise en scène par Marcel Herrand.

Elle est éclatante de beauté et d’esprit, son jeu est fin, sa voix claire et nuancée. Elle va être une vedette du théâtre privé pendant des années, participant à la création de pièces de Marcel Achard, Henry Bernstein, Marc-Gilbert Sauvajon, entre autres mais aussi des auteurs très originaux et en rupture de comédies classiques de divertissement tels François Billetdoux ou Eugène Ionesco.

Elle est dans la cour d’Honneur d’Avignon en 1965, elle retrouve Hamlet sous la direction de Georges Wilson, production que l’on verra aussi à Chaillot, au TNP. Et plus tard, en 1982, elle retrouve ce lieu sublime avec Les Possédés, une mise en scène de Denis Llorca, d’après Dostoievski.

Elle retrouve ce grand auteur en jouant auprès de Jacques Mauclair l’adaptation de L’Idiot, dans les années 86-87.

On la verra aussi, sous la direction de Jérôme Savary, dans un Bourgeois gentilhomme particulièrement savoureux et dans la très délicate mise en scène de Une des dernières soirées de carnaval de Goldoni par Jean-Claude Penchenat.

Un autre Goldoni, dont l’alacrité lui allait bien avec Franck Berthier, Le Vieux tracassier. Elle y incarnait un personnage idéal pour elle : une femme de caractère luttant contre un tyran domestique pour la liberté de sa fille. Et elle joua donc aussi, avec cet artiste qui était un ami proche, un héritier spirituel de cet femme qui n’avait pas d’enfant mais beaucoup d’amis et de jeunes autour d’elle, Le Songe de Strindberg, Ivanov de Tchekhov.

Nadine Alari aura eu aussi une belle carrière à la télévision et aura également consacré beaucoup de son temps à cet exercice si particulier qu’est le doublage. Elle aura été la voix de grandes stars.

Ainsi, et pour n’en citer que quelques unes : Maureen O’Hara, Eleanor Parker, Kim Novak, Ava Gardner et même Greta Garbo, si l’on se souvient bien.

Une belle vie de générosité, de partage, d’engagement, de discrétion aussi.

 

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