Notre parole doit être et sera entendue partout où des questions nous concernant sont évoquées.


Le discours prononcé par Yveline Hamon, présidente de l’association, à l’ouverture de l’assemblée générale ordinaire, qui a eu lieu le 29 mai 2006, au théâtre du conservatoire.

C’est avec enthousiasme et détermination que j’ouvre la séance de ce soir.

L’association a 1 an. C’est un petit bébé joufflu plein de fougue et d’espérance dont le nombre de parents ne cessent de croitre et qu’il faut accompagner, guider avec opiniâtreté, pragmatisme et vigilance vers un avenir brillant !
J’y suis résolue.

Je tiens une nouvelle fois à remercier Claude Stratz de son accueil et toute l’équipe du conservatoire de sa présence ce soir et de ses soins attentifs et affectueux….
Il est vrai que nous comptons parmi elle, plusieurs membres associés !

Je tiens également à remercier Monsieur Thierry Pariente, conseiller technique pour le théâtre, le cirque et les arts de la rue au cabinet du ministre de la culture et de la communication, de nous honorer de sa présence, … Je rappelle que l’association, même si elle n’est pas encore reconnue d’utilité publique !…  est placée sous le parrainage du ministère de la culture et de la communication.
Merci donc d’être là !!!
Thierry Pariente s’adressera à vous tout à l’heure pour vous parler de la «  journée particulière » qui fêtera les 60 ans de la décentralisation le 17 juillet en Avignon. Et il se trouve que ce sont également les 60 ans du Conservatoire dans sa forme actuelle, donc celle à laquelle nous nous référons et que Thierry Pariente a proposé à l’association une tribune, le 17 au matin…

L’association entre aujourd’hui dans sa phase d’action proprement dite.
Après une période de mise en place et de réflexion que représentait cette première année, il serait heureux de considérer que l’année suivante sera celle des concrétisations !!!!
C’est en tout cas l’objectif que nous pouvons nous fixer .

En préambule et puisque certaines remarques sont parvenues à mes oreilles, je tiens à préciser avec vigueur que cette association n’est en aucun cas phagocytée par un mouvement ou une « école » particulière.
Il se trouve que la création a été initiée par une génération, vaguement les promotions 1965-1980, les plus ou moins cinquantenaires en gros !
C’est un fait mais plus un fait du hasard qu’autre chose et le CA a été élu démocratiquement par tous et sera changé ou reconduit démocratiquement par tous le temps venu et en attendant il est important que chacun d’entre nous trouve sa place, en paroles et en actions au sein de l’association.
Je suis extrêmement attachée au fait que chacun puisse s’exprimer librement en dehors d’un certain nombre de clivages. Je pense que la querelle, ancienne, des classiques et des modernes a bien fait son temps, que la réflexion générale peut s’affiner. En fait, il faut bien prendre conscience que les modernes d’hier sont les classiques d’aujourd’hui, qu’il est essentiel que les modernes d’aujourd’hui prennent la parole et que les plus anciens les entendent, les encouragent et les accompagnent ! On n’empêchera jamais et c’est normal que les aspirations artistiques soient différentes, c’est l’histoire même du théâtre, de l’art en général, il ne s’agit en aucune façon d’imposer une pensée unique ni de faire abstraction des croyances et des combats, aussi radicaux puissent-ils être ! Mais il me semble que ce qui nous rassemble : plus que n’importe quelle notion d’esthétique théâtrale, c’est la réflexion partagée et contradictoire sur la place, le rôle que peut et doit tenir le comédien dans l’histoire et l’avenir du théâtre en France !

Il est absolument nécessaire qu’une vraie mobilisation s’effectue.
Nous avons quelque peu souffert ces derniers mois de l’absence de collaborations actives !!! Il est vrai que nous sommes une jeune association et qu’on ne sait pas encore tout bien faire, mais il faut bien que vous compreniez tous qu’elle ne pourra perdurer si chacun ne lui donne pas un peu de son temps.
N’hésitez pas à vous manifestez quand vous avez un peu de temps libre. Cela arrive dans une carrière d’acteur ce me semble ? Même parmi les anciens élèves du Conservatoire …
Une journée, un week-end, une après-midi, quelques heures…
Tout est bon à prendre. Tout est bon à donner.
Il y a des quantités de choses à faire. Et il va y en avoir de plus en plus !!!
Alors je vous en prie, manifestez-vous auprès d’un membre du bureau ou d’un responsable de commissions ! Nous ne pouvons pas téléphoner à 300 personnes quand nous avons besoin d’aide ! Les bonnes volontés actuelles ont besoin d’aides, de relais et d’initiatives ! Soyons aussi les acteurs de notre vie et de nos engagements !

Le Conseil d’administration et le bureau ont beaucoup travaillé cette année.
A ce sujet je vais rapidement parler des modifications effectuées, concernant les statuts. Lorsque j’ai travaillé avec Jean-Louis Langlois, notre avocat, nous avons élaboré des statuts-type, sans avoir une conscience vivante de l’application de ces statuts. Il se trouve qu’à présent la vie de l’association nécessite un certain nombre de modifications, elles ont été votées par le conseil d’administration, après une entrevue de Pierre Forest avec Me Langlois. Elles sont nécessaires pour le travail engagé , je vous demanderais de les regarder avec la conscience du travail effectué et à effectuer. Je pense qu’il est indispensable de conserver les administrateurs actuels, dans la mesure où notre association vient de naître, et qu’un plan sur trois ans est indispensable. Une année pour réfléchir, une année pour agir, et une dernière année pour concrétiser et analyser. Nous ne perdrons donc pas notre temps à faire des élections à chaque assemblée générale et je vous propose de réélire le conseil d’administration dans son ensemble lors l’assemblée générale ordinaire de 2008.

Après étude des rapports de commissions et avant de céder la parole aux différents responsables, je voudrais évoquer certains nombre de points :

1. Concernant notre siège social : Nous en avons déjà parlé lors de nos précédentes assemblées, la question d’un lieu reste cruciale. Nous avons engagé un certain nombre de démarches, mais la question n’est pas résolue !
Nous avons joint Philippe Ogouz, président de l’Adami, dont le projet de Maison de l’artiste interprète est assez proche de nos désirs . Il a  accepté l’idée de nous céder au moins un bureau lorsque cette Maison existera… D’autre part, nous n’avons pas lâché la piste de la rue Blanche et avons demandé un rendez-vous à Monsieur Bravo, maire du 9ème arrondissement. Le projet de restructuration étant d’en faire une Maison des Associations du 9ème, or nous sommes une association du 9ème !
Nous avons également pris contact avec Monsieur Christophe Girard, adjoint à la culture de Bertrand Delanoë qui s’excuse de son absence parmi nous, il est à l’étranger ce soir. Je tiens, à ce sujet, à saluer l’action continue de Bérengère Dautun.
Un dossier de demande de subvention à la Mairie de Paris va être constitué dans les prochains jours, subvention de fonctionnement, qui inclurait une aide compensatrice de loyer .
Et puis nous comptons sur notre éminent parrain, le Ministère de la Culture, pour nous venir en aide !!!!!!

2. Concernant les Molières : et en dehors de tout autre projet d’évènement propre à notre association et dont nous parlerons tout à l’heure, le conseil d’administration souhaiterait réfléchir à une éventuelle implication de l’association dans la cérémonie. Les Molières dont on peut être critiques, sont ou peuvent être une vitrine du travail théâtral en France, il faut y penser et peut-être travailler en collaboration avec l’APAT. Et pourquoi ne pas en être les organisateurs ? Une bouteille à la mer !…
Il serait bon que certains d’entre nous puissent en prendre l’initiative et la responsabilité…. D’autant que nous avons également parmi nos adhérents, l’un des administrateurs de l’A.P.A.T. Jean-Claude Houdinière.
J’en profite pour remercier Monsieur Philippe Tesson de sa présence, il nous a très gentiment reçus lors de ce que je nommerais « l’affaire des Molières » . Ils nous a écouté, entendu et je suis personnellement très touchée de sa présence ce soir. Philippe si vous le souhaitez, vous pourrez prendre la parole tout à l’heure !…

3. Concernant l’organisation des commissions : Il serait préférable de fusionner plusieurs commissions entre elles : la commission « Formation continue » avec la commission « intergénérationnelle »  ainsi que la commission « Relations avec les institutions » avec la commission « Communication »
Il y a donc actuellement 8 commissions en activité :

  • Inter génération
  • Solidarité
  • Communication
  • Site internet
  • Formation
  • Relations avec les adhérents
  • Relations internationales
  • Boite à idées

4. Concernant la commission « Site internet » : C’est notre première réalisation concrète. Vous verrez tout à l’heure en projection quelques pages du site internet de l’association qui devrait être en ligne dans les prochaines semaines. Je remercie à cette occasion Thomas Sertillanges, membre par alliance, comme il se définit lui même, d’avoir consacré du temps et mis ses compétences au service de sa réalisation.
L’adresse du site : www.rueduconservatoire.fr va nous permettre de communiquer régulièrement et de façon constructive et efficace, je le souhaite.
Nous avons choisi de créer un espace réservé aux adhérents et donc de nous accorder certains privilèges qui, je l’espère, contribueront à susciter des adhésions !
Le site tel qu’il a été conçu est potentiellement un outil et une vitrine formidable mais c’est actuellement une grande coquille vide. C’est non seulement à chacun de nous de contribuer à son continu et donc à sa vie mais il va demander un travail permanent d’administration c’est à dire de contrôle, de rédaction, de mise à jour etc etc. Je ne crois pas qu’Emmanuel de Sablet ni Kathia David soient disposés à cesser tout autre activité dans leurs vies pour s’y consacrer. Il convient donc la aussi que ceux que cela concerne et intéresse, trouve du temps effectif à y consacrer.

5. Concernant la commission « formation liée à l’enseignement » : Elle n’a pas eu la possibilité de se réunir, plusieurs fausses manœuvres en sont la cause… Je compte sur tous ceux qui voulaient réfléchir à cette question pour s’organiser … Cette commission semblait recueillir de nombreux suffrages et intéresser de nombreux adhérents …. A suivre donc !

6. Concernant le commission « Relations avec les adhérents » : Il y a un gros travail à faire dans ce secteur et tous les volontaires sont les bienvenus. Nous avons certes les cartes de membres, mais à quoi vont-elles nous donner accès ? Il faut obtenir des partenariats auprès de toutes sortes d’organismes ou structures : Théâtres, cinémas, expositions… que sais-je encore ?… Toute proposition est à envisager, mais toute négociation est aussi à mener ! Il faut que cette recherche s’effectue dès aujourd’hui. Je crois que Vincent Serreau a déjà fait une proposition pour le spectacle dont il est attaché de presse , n’est-ce pas Jean-Pierre ? Le site Internet devrait être un bon moyen pour recueillir les propositions et pour diffuser les informations…
Sans compter la recherche des anciens élèves qui est loin d’être terminée. Le site internet devrait également nous aider sur ce point, mais il ne résoudra pas tout ! Nous sommes un potentiel de plus de 1500 anciens élèves du CNSAD ! Il nous manque des quantités de coordonnées et notamment des adresses mails pour ceux qui en ont. Nous sommes 250 adhérents, chacun de nous connaît bien les coordonnées actuelles de 5 anciens élèves non-adhérents. Communiquez-les nous afin que nous puissions au moins les informer de nos activités et de nos rendez-vous.

7. Enfin il a été retenu – et ce sera sans doute le point phare de l’année à venir -un projet d’évènement. Cet évènement a été proposé par plusieurs commissions, sous deux formes différentes. Le conseil d’administration a décidé, pour des raisons évidentes de concentration et de logistique, qu’un seul projet sera envisagé. Celui-ci pourrait s’organiser au printemps 2007, il serait de type «  Gala de l’Union ». Que personne ne hurle à cette appellation  ! C’est du principe qu’il s’agit ! L’objectif étant de rapporter des fonds conséquents de manière à avoir une réelle action solidaire. Pierre Forest rapporteur de la commission Solidarité, nous en dira davantage tout à l’heure.

Mais je veux personnellement mettre un accent particulier sur l’extraordinaire et indispensable solidarité que nous pouvons mettre en place avec notre association.
Solidarité bien-sur à destination de ceux qui éprouvent le plus de difficultés mais aussi – assumons-le – solidarité professionnelle.
Notre objectif n’est pas seulement de constituer une sorte de fonds d’aides sociales mais d’aider, de contribuer, de susciter du travail au plus grand nombre d’entre nous.
Toutes les associations des grandes écoles affichent au grand jour cet objectif de solidarité professionnelle. Ayons nous-aussi, au delà justement des clivages que j’évoquais tout à l’heure, un esprit de corps, la fierté de notre formation dans cette école et le militantismes de cette fierté.
Nous avons, avec cette association, l’opportunité de réfléchir et d’influer sur la condition de l’acteur en France actuellement, dans les temps à venir. Nous avons la possibilité de mettre en place un réseau aussi puissant que celui mis en place par toutes les grandes écoles françaises.
Je tiens à vous dire, pour l’anecdote, qu’en pourcentage, toutes proportions gardées, notre association créée il y a un an, regroupe déjà autant d’adhérents que l’association des anciens élèves de sciences-po , créée en 1872. ( 8 000 adhérents sur 47 000 anciens élèves vivants).
Mais nous allons faire beaucoup mieux !!!

Je peux vous garantir, et la présence de Thierry Pariente est la pour le confirmer, du vif intérêt que suscite la création de notre association auprès de toutes les institutions mais aussi dans le métier en général.
Nous n’avons pas toujours conscience, nous qui en sommes les héritiers, de l’aura que continue à exercer le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique. Nous écoutons davantage les critiques – souvent suscitées par la jalousie ou l’ignorance – qui lui sont faites, que la reconnaissance de la valeur indéniable de son enseignement dont nous sommes les ambassadeurs.
Nous y avons appris non seulement à jouer la comédie mais aussi à réfléchir, à penser le théâtre, à avoir une exigence sur l’exercice de notre métier et sur l’art en général.
Notre parole doit être et sera entendue partout où des questions nous concernant sont évoquées et traitées.
J’ai personnellement un certains nombre d’idées qui pourraient contribuer à faire évoluer les choses.
Le protocole concernant l’intermittence – aussi grave que soit la question – n’est pas le seul sujet sur lequel nous pouvons nous battre. Loin de la !
Je pense par exemple aux castings, aux auditions ! Nous sommes un des seuls pays occidentaux à négliger cette étape fondamentale de la création. Comment se fait-il que des distributions de pièces produites par des structures financées notamment par des collectivités publiques, puissent de faire sans que des auditions aient lieu ? Ne devrions nous pas être informés, suffisamment à l’avance, des pièces qui vont se monter dans les théâtres nationaux, les scènes nationales, les centres dramatiques nationaux ou régionaux ? Des films français et étrangers financés en grande partie par le CNC ? Avoir la possibilité d’être entendu pour des rôles auxquels nous pouvons raisonnablement prétendre ?
D’un côté nous aurions honte de vouloir faire du corporatisme en qualité d’anciens élèves du Conservatoire mais nous admettons, comme un état de fait, celui qui est pratiqué quotidiennement par les petites familles de notre métier ?
Que la sélection – si sélection il doit y avoir – ne sa fasse pas par les ASSEDIC et les hasards de la vie et des rencontres mais par le talent et par nos pairs dans un combat régulier qui donne ses chances à tous équitablement. Le théâtre ne peut qu’y gagner en qualité !
Voila un des sujets sur lesquels nous pouvons réfléchir et tenter d’agir s’il nous semble intéressant !
Qu’en pensez-vous Monsieur Pariente ?
Il est grand temps que je vous laisse la parole sinon nous serons encore là à minuit !!!

Merci de votre attention.

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