Avec Scènes conjugales, désirs et liberté nous regardons à l’œil nu l’éternel combat que les femmes ont mené au cours des siècles pour conquérir leur liberté, combat qui est la source même de la comédie, même si parfois il se termine tragiquement.
Sur scène, un homme et une femme parcourent les siècles et les situations de couple. Entre amour, désamour, désirs, jalousie et liberté, les tensions sont palpables, la relation prête à se briser… Dans l’arène du couple qu’est la chambre, le salon ou le jardin devant la maison, se joue, pour le meilleur et pour le pire, la guerre de l’amour. Bouderies, piques, estocades, ruptures, soupirs, impatience, blessures et jalousie rageuse se bousculent. Ce qui varie – et ce qui change tout – c’est le style ; d’une scène à l’autre, la musique transforme le décor. L’espace, l’époque, l’atmosphère et le genre théâtral se modifient radicalement. Devant nous, dans un rituel trop bien connu qui prête souvent à rire ou à sourire, qui nous pique et nous débusque, l’amour se détricote avec art.
Scènes conjugales, désirs et liberté propose une escalade vivifiante du XVIe siècle à aujourd’hui, faisant se rencontrer textes classiques et contemporains – Shakespeare, Molière, Courteline, Ibsen, Ingmar Bergman… – avec des textes ancrés dans l’actualité, le tout sur fond de crise matrimoniale. Et là, on rit et on ne rit plus : la crise est existentielle, anthropologique, et crie la soif d’essentiel. L’éternel féminin et l’éternel masculin volent en éclats – de voix, et de rire – secoués par le désir d’émancipation des femmes. Désir toujours vivant à travers les âges et les divers registres des codes amoureux et des parcours de vie à deux, avec des mécaniques redessinées à chaque époque. Scènes conjugales, désirs et liberté expérimente, dans le couple, des ritournelles et du changement. De ce remue-ménage, ce qui reste, dans tout sa force et toutes ses contradictions, c’est la liberté des désirs.
Ariane Pick & Christine Friedel