Une avancée peut-être décisive…. Un espoir : la méthode de chiffrage à laquelle travaillent des experts contradictoires et les statisticiens de l’Unedic qui, jusque là, ne communiquaient pas leurs données brutes.


Lu dans Télérama.com

La commission de concertation avance pas à pas

Au terme d’une très longue séance plénière qui réunissait le jeudi 2 octobre à Paris, au Conseil Economique et Social et Environnemental, la cinquantaine d’acteurs siégeant à la table de la concertation convoquée en juin dernier par le Premier ministre, les trois sages (Jean-Patrick Gille, Hortense Archambault et Jean Denis Combrexelle), ont parlé officiellement à la presse pour la première fois. Une manière de répondre à l’impatience grandissante des militants (CGT Spectacle et Coordinations des intermittents et précaires notamment) qui réclamaient par voix de communiqués corsés « un calendrier précis et contraignant » pour ces assemblées. Ce à quoi les trois médiateurs n’ont répondu qu’en partie.

Ils annoncent la date du 16 octobre sur les CDD d’usage utilisés aussi par la profession, suivie, quinze jours plus tard, d’une nouvelle séance consacrée précisément aux annexes 8 et 10. Car ils ne démordent pas du principe d’une avancée pas à pas, en fonction du climat de la concertation. Un premier bilan aura lieu fin octobre « sur les consensus et les dissensus » prévient le député PS Jean-Patrick Gille, qui a précisé à plusieurs reprises pendant la conférence : « On n’est pas le gouvernement. On fait en sorte que personne ne claque la porte et on travaille à trouver un système de régulation pérenne qui évite les crises à chaque renégociation de l’Unedic. »

A la sortie de la plénière et au lendemain de la mobilisation la plus visible de la rentrée (même si la manifestation du 1er octobre fut moins fournie qu’en juin, les annulations de spectacles au Théâtre de La Ville à Paris et au Centre Dramatique National de Gennevilliers ont été des symboles forts), les militants – des associations Matermittentes, Recours Radiation, CIP –, ne cachaient pas leur désarroi. Car ils jugent la situation urgente : le système, tel que signé le 22 mars, vient d’entrer en vigueur… et les menace déjà. Ils continuent de réclamer une « re-négociation » le plus vite possible, mot pourtant imprononçable à la table de cette concertation dont ce n’est pas le mandat.

L’avancée la plus décisive, pouvant donner de l’espoir à tous, c’est la méthode de chiffrage à laquelle travailllent donc des experts contradictoires et les statisticiens de l’Unedic qui, jusque là, ne communiquaient pas leurs données brutes. « Je suis assez confiant même s’il me manque encore une assurance, commente, à l’issue des premières rencontres, le chercheur Mathieu Grégoire, de l’Université d’Amiens. On pourra ainsi vérifier toutes les solutions imaginées par chacun des participants à partir d’une même source chiffrée et solide sur le plan scientifique. » De quoi sortir de enfin de la guerre des chiffres, aussi ancienne que les premiers combats des intermittents pour leur statut d’Assurance Chômage.

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