Laurent PERRIN


Laurent Perrin, cinéaste confidentiel à qui l’on doit les films Sushi Sushi et 30 ans, s’est éteint le 8 février 2012 des suites de complications opératoires, à l’âge de 56 ans.

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Jeune, Laurent Perrin était habité d’une joie qui irradiait son être. Les années passant, les difficultés pour poursuivre le métier de cinéaste pour lequel il avait conservé une passion de tous les instants, une passion qui affleurait dans chacun de ses propos finirent par le miner. Il a quitté cette vie à 56 ans après avoir connu une longue hospitalisation. Aujourd’hui c’est nous qui sommes dans la peine.

Joshka Schidlow

Hommage sur lemonde.fr (Publié le 09 Février 2012)

Auteur de quatre longs métrages réalisés entre 1984 (Passage secret, avec Dominique Laffin) et 2000 (30 ans, avec Laurent Lucas, Anne Brochet et Julie Depardieu), le cinéaste Laurent Perrin est mort le 8 février, il avait 56 ans.

Né le 28 avril 1955 à Paris, Laurent Perrin était venu au cinéma par la Cinémathèque qu’il fréquentait assidûment. Il réalise des courts métrages en super-8, assiste Raoul Ruiz ou Benoît Jacquot. En 1978, il rencontre Olivier Assayas sur le tournage d’une superproduction américaine qui emploie les deux jeunes gens comme stagiaires. Ensemble, ils écrivent Scopitone, tourné la même année. Inspiré de la scène punk/new wave parisienne, ce court métrage est remarqué par la critique, Serge Daney en fait l’éloge.

Assayas et Perrin entament alors une collaboration avec les Cahiers du cinéma, contribuant au renouveau de la revue, sortie de sa glaciation maoïste. Toujours ensemble, ils écrivent le scénario de Passage secret, qui sera le premier long métrage réalisé par Perrin et le dernier tourné par Dominique Laffin qui meurt le 12 juin 1985, quelques semaines après la présentation du film à Cannes. Laurent Perrin consacrera un film à la disparue en 2007, Dominique Laffin, portrait d’une enfant pas sage.

Viennent ensuite Le Buisson ardent (1987) avec Jessica Forde et Simon de La Brosse, deux comédiens qui ont joué pour Rohmer, et Sushi Sushi (1991) une comédie interprétée par André Dussollier et Jean-François Stévenin.

Il faudra attendre 2000 pour que Laurent Perrin, qui peine à se glisser dans le système du cinéma français, puisse réaliser un nouveau long métrage. 30 ans, qui peignait les désillusions d’une génération. L’échec commercial du film pousse le cinéaste vers le documentaire.

Il avait déjà réalisé un portrait d’André Téchiné pour “Cinéma, de notre temps”, la collection d’André Bazin, en 1995. S’y ajoutent, entre autres, le portrait de Dominique Laffin et Vocation : cinéaste (2006) dans lequel Laurent Perrin faisait parler ses contemporains : Olivier Assayas, Emmanuel Carrère, Abderrahmane Sissako, Danièle Dubroux, ou ses aînés, Benoît Jacquot ou Luc Moullet.

Les longs métrages de Laurent Perrin, à l’exception de Sushi Sushi, ont été édités en DVD à l’automne 2011 par Les Films du Paradoxe.

Scopitone et Vocation : cinéaste sont disponibles sur les sites de VàD d’Arte et UniversCiné.

Thomas Sotinel

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