Christian LE GUILLOCHET


Christian Le Guillochet, fondateur du Lucernaire s’est éteint le 10 février 2011

Adieu à Christian Le Guillochet

De ses mains, avec sa femme Luce Berthommé (ancienne élève du Conservatoire – Promo 1970) et son ami Laurent Terzieff, il avait construit Le Lucernaire. C’était impasse d’Odessa en 1969. Ce premier lieu démoli par les promoteurs, il fut réinventé rue Notre-Dame-des-Champs en 1977. Quelques années après son épouse décédée en janvier 2004, quelques mois après son ami, Christian Le Guillochet s’est éteint, vaincu par un cancer, le 10 février dernier. Ses obsèques ont eu lieu dans l’intimité familiale, avant-hier, mercredi  16 février. Il y a un certain temps qu’il s’était retiré. Le Lucernaire est aujourd’hui dirigé par une nouvelle équipe, mais la vie des trois théâtres, du restaurant, du cinéma, la librairie qui est installée dans l’entrée, tout cela on le doit à la volonté et au courage de Christian Le Guillochet et tout cela, c’est heureux, continue.

Il avait, il y a cinq ans, raconté sa vie et ses combats dans un livre de Mémoires (L’Harmattan, 2006, 25€). Il ne venait pas du sérail. Né à Albi en 1933, un père cheminot, une mère infirmière, il était ouvrier lorsque, comme sa génération, il fut appelé en Algérie. De retour en France, il suit des cours du soir, obtient un diplôme d’ingénieur technico-commercial, se risque du côté d’un cours d’art dramatique car il est très timide. En 1963, Robert Dhéry le remarque et l’engage dans Grosse valse…Il apprend encore mieux en observant la vedette du spectacle, Louis De Funès. En 1964, il fonde un premier café-théâtre. C’est l’époque. Il va de lieu en lieu avant de trouver la rue d’Odessa et de s’engager avec Terzieff.

En 1985, lui qui avait pris le goût de l’écriture, de la mise en scène, soutenait les jeunes talents, s’était risqué dans une nouvelle et périlleuse aventure, la reprise du Théâtre de Paris. Il avait rêvé, mais le déficit des ses prédécesseurs et les difficultés que connaissent ces salles immenses l’avaient contraint à renoncer trois ans plus tard.

En 2003, Christian Le Guillochet avait dû faire une grève de la faim pour que les tutelles, la ville de Paris et le ministère de la Culture, ne laissent pas disparaître ce lieu pas comme les autres qui, en 1984 avait été dénommé « Centre national d’art et d’essai ». Sauvé, puis racheté par un propriétaire soucieux de poursuivre l’œuvre entamée -justement le patron des éditions de L’Harmattan), le Lucernaire  demeure l’un des foyers de création les plus intéressants de Paris.

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