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Je n’écris que pour les personnes atteintes d’âme
Villiers de l’Isle-Adam
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C’est avec une pièce écritre en 1870 que nous avons envie de passer cette semaine ! Aussi visionnaire qu’implacable, Villiers de l’Isle-Adam livre avec La Révolte une pièce cruelle, moderne et résolument poétique sur l’émancipation. La pièce ayant fait scandale à l’époque, avait été retirée de l’affiche après 5 dates. Salomé Broussky réussit à concevoir pour deux grands interprètes une mise en scène « parfaite » selon les mots de Jean-Luc Jeener pour Le Figaroscope.
ELISABETH Remettez-vous. À cause de cette nature malheureusement exceptionnelle peut-être, mais qui était en moi et dont personne ne daignait tenir aucun compte, voyez-vous, monsieur, si les autres ne sont pas dupes des mots, moi je ne suis pas dupe des faits ! Et toutes les fois qu’une impression, qu’une simple idée me semble belle, m’élève au-dessus de la vie et me fait oublier mes servitudes et mes soucis, je donnerai toujours tort au fait qui se permettra de vouloir en démentir la réalité. Et cela, simplement parce que, existence pour existence, en ce monde, en cette bonne réalité à trois cent soixante-cinq jours par an, tenez, je crois qu’il vaut encore mieux être dans les nuages que dans la boue, quelle que soit l’épaisseur et la solidité de cette dernière.
Découvrez ci-dessous quelques notes sur le spectacle joué aux Déchargeurs en 2017, en 2018 ainsi qu’au Festival d’Avignon Off. Nous sommes heureux de vous offrir pour une semaine la possibilité de visionner l’intégralité de la captation du spectacle !
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LA RÉVOLTE
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Élisabeth, femme du banquier Félix, tient les comptes depuis plus de quatre ans. Un soir, celle qui a triplé dans l’ombre la fortune de son mari lui crie sa révolte, pour la première et la dernière fois. Elle quitte son mari, le laissant stupéfait d’être abandonné. Elle part vivre enfin selon ses principes. Pourtant, quatre heures plus tard, elle revient, anéantie par l’impossibilité de suivre l’idéal auquel elle croyait.
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LE MOT DE SALOMÉ BROUSSKY
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Ils sont jeunes, beaux, et riches. Élisabeth est idéaliste. Félix est banquier. Elle est son comptable depuis plus de quatre ans. Il est son mari. Ayant triplé dans l’ombre la fortune de son mari, cette jeune femme, étonnamment moderne, ne supporte plus l’homme auquel elle est légalement soumise. En une nuit, elle solde les comptes de son mariage. Selon elle, le capitalisme a ruiné leur mariage, a forcé leur couple à déposer le bilan. En osant quitter mari et enfant, elle va enfin être elle-même !
Devant le flot de vérités qu’Élisabeth assène, Félix reste stupéfait et défait. Pourtant quatre heures plus tard, elle revient. En une nuit, celle, qui voulait « juste » vivre selon ses principes, est vaincue. Elle subit ce que Villiers appelle « la torture par l’espérance » dans un des Contes Cruels. En une nuit, la bêtise du libéralisme et sa violence aveugle lui ont démontré l’impossible rébellion : le poison a pénétré, goutte à goutte, indolore et insidieux en elle-même, détruisant ses plus intimes convictions. Sa soif d’idéal s’est cognée à l’obsession de la rentabilité à outrance.
Dénonçant l’esprit bourgeois et le conformisme libéral, La Révolte demeure une pièce violente, grinçante, féministe au propos toujours contemporain : n’oublions pas que jusque récemment les femmes n’avaient pas le droit d’avoir de compte en banque…
Et, aujourd’hui combien restent dans un mariage désastreux pour des raisons économiques ?
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EXTRAIT DE LA PRÉFACE DE LA RÉVOLTE |
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Aujourd’hui, le Théâtre aux règles posées par des hommes amusants (et qui nous encombre de sa Morale d’arrière-boutique, de ses « Ficelles » et de sa « Charpente », pour me servir des expressions de ses Maîtres) tombe de lui-même dans ses propres ruines, et nous n’aurons malheureusement pas grands efforts à déployer pour achever son paisible écroulement dans l’ignominie et dans l’oubli. Eh bien ! – et c’est pour cela que j’écris ces lignes, – puissé-je garder cette illusion légitime de penser que La Révolte(si restreintes que soient les proportions de ce drame) est la première tentative, le premier essai, risqués sur la scène française, pour briser ces soi-disant règles déshonorantes ! Villiers de l’Isle-Adam, 1870
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COMPAGNIE DE LA GRANDE OURSE Texte Villiers de l’Isle Adam
Mise en scène Salomé Broussky Lumières Dominique Borrini Jeu Sarah-Jane Sauvegrain, Timothée Lepeltier
Crédit photo Christophe Raynaud de Lage
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