Tous ceux qui aiment à voyager en Littérature française le savent déjà : « Le Capitaine Fracasse » est un chef d’œuvre. Et Théophile Gautier − Baudelaire nous avait prévenus − l’un de nos plus grands écrivains.
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Tous ceux qui aiment à voyager en Littérature française le savent déjà : « Le Capitaine Fracasse » est un chef d’œuvre. Et Théophile Gautier − Baudelaire nous avait prévenus − l’un de nos plus grands écrivains.
Les veines de l’amour et de la haine, de la trahison, de la tendresse, de la violence, de l’humour, celles, encore, du théâtre, et celles même de la philosophie, marbrent ce grand texte ; et voici que j’ai pourtant abandonné mon désir de fidélité à la lettre d’un texte que j’aime, pour me laisser séduire et submerger, dès qu’elles chantaient à mes oreilles, par d’aussi brèves qu’irrésistibles réminiscences d’autres textes : depuis les pièces de Shakespeare l’incontournable – qui m’a ici tenu la main pour deux scènes au moins – aux textes d’Hélène Cixous, que je lis et relis depuis si longtemps, en passant par ceux de Racine, Montaigne, Baudelaire, Claudel, Aragon, Verlaine, Artaud, Proust, Rimbaud… Borges, aussi, et quelques autres encore… bref, par les plus belles crues de la littérature. De tous ces textes, les traces ne sont plus, ici, que spectrales, et presque toujours maquillées ou gauchies, mais un lecteur obstiné réussirait sans doute, à de certaines lumières, à en faire jouer les formes et les reflets.
J’ai voulu que cette étrange pièce de théâtre – mais en est-ce une, en vérité ? – gardât mémoire et célébrât, comme par une manière de politesse, quelque chose de ce qu’elle doit à ceux qui l’ont permise, quelque chose de l’histoire du théâtre, d’une certainehistoire du théâtre – celle que, par leur art, « ont écrite sur le sable », comme disait le metteur en scène Antoine Vitez, les plus grands comédiens depuis le XVIIème siècle −, aOin que ceux qui allaient la lire (ou la voir jouer), d’avoir entendu ici leurs noms, peut- être en viennent à désirer rechercher eux-mêmes ce qu’ont pu être la vie et les aventures de ces grands revenants qui furent les ancêtres de tout ce qu’on nomme aujourd’hui théâtre. Et c’est ainsi que la troupe de comédiens du roman a tourné, ici, à l’Association de spectres…
J’ai voulu, surtout, qu’on entendît de la théorie théâtrale − et, plus précisément, un peu d’une « pensée » du théâtre – c’est à dire, oui, d’une philosophie – qui n’est sans doute, je le crains, que la mienne, et qui est loin, certes, d’être aujourd’hui majoritaire.
Si du splendide roman de Gautier il ne reste traces, en vérité, que dans le titre, le nom de tel ou tel personnage, quelques éclats d’intrigue, d’ailleurs toujours décalés, « tordus », et quelques bribes de phrases, toujours plus ou moins écornées, transformées, je me devais cependant d’avouer ici que sans Théophile, sans le guide audacieux, ludique et comme bienveillant qu’il me fut tout le long du travail, jamais je n’aurais pu écrire ce texte « original ».
Daniel Mesguich
PRESSE
https://revuecommune.fr/2022/10/12/quand-le-theatre-fracasse-lame-daniel-mesguich-au-dejazet/
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