D’un côté, Isabelle Huppert, muse de Claude Chabrol, Benoît Jacquot ou encore Michael Haneke, aux deux César et tant de prix internationaux. De l’autre, Cate Blanchett, actrice australienne aux deux Oscars, pour Aviator (2004) et Blue Jasmine (2013). En 2014, ces deux «monstres sacrés» se rencontraient sur les planches pour l’adaptation des Bonnes, une pièce de Jean Genet. Sept ans plus tard, elles se retrouvent sur la scène de la 47e cérémonie des César, qui a lieu ce vendredi 25 février, dans la salle mythique de l’Olympia, à Paris. Si c’est Isabelle Huppert qui a remis à sa partenaire Cate Blanchett le César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, c’est un hommage mutuel que les deux actrices se sont rendu.
«My dear Cate. Tu peuples à toi seule la planète du cinéma, ce continent que tu explores inlassablement, (…) mais tu n’en es ni locataire, ni propriétaire. Tu es trop libre pour cela», a tendrement commencé Isabelle Huppert, dans une robe noire flamboyante. Et de continuer : «Ta liberté, c’est ce qui te raconte le mieux. Elle te permet toutes les audaces. Tu peux tout jouer, un homme, un serpent. Tu nous donnes envie de devenir ces personnages que tu interprètes, tu nous inspires ces désirs de liberté.» Dans sa longue tirade, l’actrice des Promesses a également salué la force et l’extraordinaire carrière de la comédienne âgée de 52 ans. Et souligné l’importance de son regard et de ses yeux, tantôt «rieurs, tristes, candides, intelligents, naïfs, insondables, rêveurs, sauvages… terriblement humains».
Mais des yeux également émus, et embués de larmes. Car après une embrassade et une longue standing ovation du public présent à l’Olympia, Cate Blanchett n’a pu contenir son émotion. «Je ne sais pas si je pleure car je réalise l’âge que j’ai…», a-t-elle ironisé, avant de poursuivre : «Merci du fond du cœur. C’est difficile de parler d’autres choses que de la situation en Ukraine, mais nous sommes ici pour célébrer le cinéma. Je souhaite donc adresser mes remerciements à l’Académie. C’est un véritable privilège de recevoir ce César des mains de mon amie Isabelle, qui représente le cinéma français».
Sans surprise, Cate Blanchett, grande admiratrice de la Nouvelle Vague, mais aussi marquée par Un condamné à mort s’est échappé de Robert Bresson (1956), a tenu à rendre hommage à la beauté et à l’utilité du septième art. «J’ai toujours admiré la capacité du cinéma français d’être aimé et célébré à l’échelle nationale par son propre public», a-t-elle expliqué. La comédienne s’est dite «frappée par l’influence» de celui-ci et par sa créativité. Autant d’idées qui aident «à comprendre le monde et à le changer». En 2021, le César d’honneur avait été décerné à Jean-Pierre Bacri, comme un dernier hommage à l’acteur décédé en janvier de la même année des suites d’un cancer.
L’HOMMAGE D’ISABELLE HUPPERT ANCIENNE BRILLANTE ÉLÈVE DU CONSERVATOIRE NATIONAL SUPÉRIEUR D’ART DRAMATIQUE À CATE BLANCHETT
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