Les « nouveaux-anciens élèves » de la saison 2010/2011 témoignent..

Le par Fabienne Gozlan - Commentaires (0)

Catherine Lombard, Fabienne Gozlan et Sophie Pincemaille

 

  1. Catherine Lombard (promo 1970), nouvelle-ancienne élève, saison 2010/2011, dans la classe de Daniel Mesguich
  2. Fabienne Gozlan (promo 1983), nouvelle-ancienne élève, saison 2010/2011, dans la classe de Daniel Mesguich.
  3. Sophie Pincemaille (promo 1996), nouvelle-ancienne élève, saison 2010/2011, dans la classe de Jean-Damien Barbin.
     
  • Catherine Lombard (promo 1970), nouvelle-ancienne élève, saison 2010/2011, dans la classe de Daniel Mesguich.
    Des les premiers cours auxquels j’ai assisté, j’ai mesuré l’immense chemin parcouru entre l’enseignement conventionnel que j’ai connu dans les années 70 et celui dispensé aujourd’hui dans la classe de Daniel Mesguich.
    La maturité des élèves présents, leur ultra professionnalisme, la qualité et la générosité de leur accueil envers  » l’intruse » que j’étais, m’a infiniment touchée.
    Daniel Mesguich m’est apparu, quand à lui, outre le metteur en scène que tous reconnaissent, l’homme passionné par le théâtre, par l’enseignement et la direction d’acteurs, et dont l’infinie patience jamais prise en défaut, le dispute à l’extraordinaire richesse culturelle qu’il a mise à notre disposition.
    Merci pour cette excellente initiative.
    J’encourage vivement tous les anciens à faire cette expérience.

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  • Fabienne Gozlan (promo 1983), nouvel-ancien élève, saison 2009/2010, dans la classe de Daniel Mesguich.
    J’ai promis, je l’écris, ce témoignage de cette année passée comme ancienne/nouvelle élève, dans la classe de Daniel Mesguich, au conservatoire où je fus nouvelle/future ancienne élève de 1980 à 1983.
    Mais vraiment, c’est difficile.
    Pourtant, mille fois, des bribes de grandes déclarations publiques m’ont hantées la tête et puis patatras, le verbe me manquait quand le stylo était en main.
    Bref…
    Allons-y. Commençons.
    Tout d’abord: je ne pourrais conseiller à personne de faire la démarche de s’inscrire comme ancien/nouvel élève!
    La démarche doit s’imposer.
    MAIS cette année partagée avec les élèves du conservatoire restera dans ma mémoire, comme une année différente.
    Et ça, déjà, c’est pas rien.
    Certains cours étaient vraiment passionnants.
    Et ça non plus, c’est pas rien.
    Mais est-il besoin d’ancienne-nouvelle, pour assister à ces cours passionnants. Sans doute pas.
    Jouer de nouveau sur la scène du théâtre du conservatoire qui vit, il y a un paquet d’années, mes élans théâtraux naissants, ce n’était pas rien.
    Il ne s’agissait pas seulement d’être dans la salle mais sur scène, il ne s’agissait pas seulement d’être sur scène, mais dans la salle. C’est le théâtre tout entier qui était chez moi. La coulisse, les sièges, les strapontins, baignoires, orchestre…. Partout, chez moi, chez moi!
    Et ça, seule, l’élève (et le prof)(et les techniciens) peut se le dire.
    Pas la simple spectatrice des spectacles du conservatoire que j’étais devenue.
    Revenir dans cette bulle entièrement consacrée au théâtre, une boulimie de l’art théâtral sous toutes ses formes, dans toutes ses approches, ça , ce n’était pas rien non plus.
    Et ce temps que je me suis donné, que je me suis offert (c’est pas mal, tout de même, se libérer minimum 12 heures par semaine) et pendant lequel, je m’autorisais à ne rien prouver, c’était important.
    Et ces élèves qui s’exposent, se cachent, se livrent, se blessent, se relèvent, bref, ces « petits êtres » (et ce n’est pas dévalorisant, loin de là) en devenir; les accueillir, découvrir, les décrypter.. tenter de le faire; des petits moments de complicité, tellement précieux….
    Et finalement, c’était ça sans doute que je cherchais en venant faire cette année d’ancienne/nouvelle élève: retisser des liens avec cette école qui est leur maison, à ces occupants actuels, mais qui fut et reste la mienne, et en partager, un temps, le quotidien (et ça, c’est important): comme on « retrouve » des frères et des soeurs, des individus singuliers;
    Ce ne sont plus pour moi, les « élèves du conservatoire » mais Ulysse, Mouss, Pauline, Najda, Cassy, Louise, Johann, Ina, Marion, Sterenn, Lazare, Jeanne, Catherine, Clara, Edith, Loïc, Juliette, Zach, Pierre, Damien, Olivia. Ils sont EUX, avec ce qu’ils m’ont parfois laissé voir de leur être ou deviner ou imaginer….
    Et j’ai une grande affection pour certains, affectueusement curieuse de leurs devenirs à tous… et d’être ancienne/nouvelle élève a permis que le temps, irremplaçable, nous fasse partager des moments taiseux ou bavards, en forme, ou pas, sous la neige, au grand soleil, autour d’un petit déj.

    Ou d’une pause café volée.
    Des bribes de vie (leur vie, la mienne).
    Des bribes d’affection.
    Des bribes de théâtre partagé.
    Sans doute que ça, c’est irremplaçable.
    Que les liens se poursuivent.
    Ou pas.
    Cela ne tient pas qu’à moi.
    C’était à tenter.
    Je l’ai fait.
    J’en suis fière.
    Parce que je dois le dire aussi: ce n’était pas toujours drôle. De grands moments de grande solitude.
    Où on se sent nulle part. De remises en question violentes….
    Mais, finalement, pas trop envie d’en parler au bout du compte.
    Voilà.
    J’ai fini par l’écrire, ce témoignage.
    Pas trop envie d’y retoucher. C’est trop fragile.
    Des fois que de grandes déclarations publiques me hantent de nouveau la tête…
    Merci sincèrement à l’institution de m’avoir permis cette année là.

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  • Sophie Pincemaille (promo 1996), nouvelle-ancienne élève, saison 2010/2011, dans la classe de Jean-Damien Barbin.
    Enthousiasmant. Enrichissant. Dynamisant. Surprenant. J’ai vécu cette nouvelle année au Cnsad comme une chance. C’est une chance de revenir dans cet espace protégé, cette bulle, ce lieu d’expérimentation exclusivement dédié au théâtre. Avec la sérénité que seule apporte la maturité. Avec la liberté qu’apporte la gratuité du geste. Revenir à l’école pour expérimenter, pour chercher, fouiller, creuser, explorer. Le Conservatoire n’est pas une école comme les autres, nous le savons tous. C’est une école où l’on éprouve le théâtre, c’est une école éprouvante. Cette année fut intense. Il y avait aussi l’émotion de « replonger » avec ces jeunes acteurs dont le désir est inaltéré, l’engagement total, et le regard neuf, quoique déjà bien aiguisé.
    Il y avait de la générosité dans cette classe, il y avait de l’écoute, il y avait un esprit de troupe que je n’avais pas connu 16 ans plus tôt. Est-ce l’époque qui a changé ? Sans doute un peu. C’est aussi la transmission de Jean Damien Barbin à ses élèves. Jean Damien qui opère en maître, un maître passionné qui Aime ses élèves, avec un grand A. Qui, de toute la puissance de son poème, les nourrit et les choie, les rabroue ou les célèbrent, les guident et les entraînent, inlassablement.
    Voilà, avec son rythme intense, l’année a passé vite, très vite. Elle a laissé en moi son empreinte et le désir de les retrouver, tous et chacun, sur d’autres projets, d’autres aventures. Elle a aussi réveillé en moi l’énergie de la scène (qui ne demandait que ça), réaffirmé la certitude de mon choix, rappelé la nécessité.
    Merci à Daniel Mesguich et à l’Association des Anciens du Conservatoire (et à Yveline Hamon) d’avoir rendu cette aventure possible, merci à Jean Damien et à chacun des élèves de l’avoir rendue unique. Et à bientôt, pour un autre voyage !

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