Ses grands yeux bleus intenses, comme les calots des jeux de billes de notre enfance vous fixant sans ciller, vous obligeant à ne pas tergiverser sur vos pensées, vos convictions, votre vision du monde… pas de faux semblant. Et puis l’instant d’après cette douceur advenue dans le regard : « je sais que tu sais que je sais que tu sais. »
Rigueur… douceur.. Daniel et moi avons beaucoup voyagé ensemble au travers d’un Pierre Debauche, d’un Antoine Vitez, d’un Jean-Yves Chatelais, d’un Dominique Balzer, d’un Karl Valentin, d’un Gombrowitz, de tant d’autres… depuis nos connivences burlesques jusqu’à nos retrouvailles formidablement joyeuses avec Serge Valletti pour cette étrange parole qu’est « cahin-caha », jouée encore il y a si peu de temps ; j’y associe bien-sûr sa compagne Marie Nicolas et son pote Gilbert Rouvière… Quelques décennies poétiques se sont écoulées sans même que nous puissions nous rendre compte de la vitesse du temps… « Vienne le temps, sonne l’heure
Les jours s’en vont, je demeure. ».
Daniel s’en est allé, nous demeurons… pour quelques temps encore. Depuis plus de cinquante ans, Daniel a toujours été pour moi un phare… giratoire, un modèle, un empêcheur de tourner en carré, un poète quoi !
Il y a eu un humoriste qu’il appréciait beaucoup ; Il s’appellait Pierre Dac. Je le cite : « La mort n’est, en définitive, que le résultat d’un défaut d’éducation puisqu’elle est la conséquence d’un manque de savoir-vivre. »
Jean-Claude Leguay
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Merci pour tes mots si beaux ,Jean Claude.
Pensées tendres pour Daniel et toi.
Je suis si heureuse de vous avoir vus tous les deux si espiègles et complices dans CAHIN CAHA.
J’ai hâte de te revoir jouer.
Amitiés
Béatrice