Villeurbanne et Lyon ont tardé à suivre le mouvement. Mais c’est finalement le cas. Le TNP (théâtre national populaire) situé sur la commune de Villeurbanne est occupé par des intermittents et acteurs du secteur culturel depuis ce vendredi matin.
À la suite du théâtre de l’Odéon à Paris et de plusieurs autres structures en France (Strasbourg, Pau, Nantes ou encore Orléans), c’est au tour d’un lieu emblématique de l’agglomération de Lyon d’être investi par des acteurs culturels.
L’assemblée y est pour l’heure hétéroclite, composée d’intermittents, pour beaucoup travaillant dans le spectacle vivant, et de militants appelant à une « convergence des luttes » des métiers précaires.
L’assemblée générale de ce vendredi 12 mars a abouti sur la décision de rester dans le théâtre. Une loge a été ouverte pour que les occupants puissent y dormir au moins ce week-end.
« Il se peut que, dans les jours à venir, le mouvement prenne de l’ampleur », nous promet l’un des comédiens présents.
L’hypothèse d’une occupation de l’Opéra de Lyon a également été évoquée. Un lieu central dans l’agglomération, qui s’est malgré la fermeture des lieux trouvé sous les projecteurs récemment, avec la baisse de ses subventions municipales.
La demande d’une nouvelle « année blanche »
Le « collectif unitaire 69″ donne écho, à l’échelle de Lyon, aux revendications déjà portées depuis plusieurs semaines. Il s’agit principalement de la prolongation de l’ »année blanche » pour les intermittents qui, faute de travail, ne peuvent assurer un quota d’heures suffisant pour obtenir des indemnités chômage.
En 2020, le gouvernement avait fait en sorte que cette absence d’horaires travaillés n’impacte pas le système indemnitaire des intermittents. Offrant une « année blanche » aux intermittents, basée sur les indemnités reçues en 2019, avant la crise Covid-19. Mais rien n’est acté pour 2021, alors que les structures culturelles restent fermées et que la grande majorité des acteurs ne peut toujours pas travailler.
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Lyon aimerait être une ville-test pour la réouverture des lieux culturels
La mobilisation permet aussi de remettre sur la table la question d’une ré-ouverture des lieux. Le petit mot du porte-parole du gouvernement, convenant lui-même de l’absurdité de voir un « Sephora » (boutique de cosmétiques) ouvert mais pas un théâtre, a continué d’atterrer les premiers concernés.
Selon nos informations, le maire (EELV) de Lyon, Grégory Doucet, s’est rendu en toute discrétion au ministère de Roselyne Bachelot la semaine dernière afin d’émettre des propositions très localisées. Il souhaiterait que Lyon puisse être une ville-test pour que les structures culturelles, théâtres ou encore musées, puissent a minima accueillir des scolaires, en petits groupes.
Mais difficile d’imaginer que le gouvernement fasse de Lyon un phare culturel, bénéficiant politiquement à un maire écologiste, à quelques mois des élections présidentielles.
La ministre Roselyne Bachelot acculée
La jauge des lieux de spectacle voire des cinémas remplie à 35% est à l’étude dans les services ministériels, mais sans calendrier ni date précise.
« Je milite, à ce point de la connaissance de la pandémie, pour une ouverture globale, à la même date, des lieux de culture mais avec des protocoles de sécurité adaptés [à chaque lieu] et concertés avec les professionnels », a assuré Roselyne Bachelot.
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