Le début des vacances d’hiver n’y a rien changé : le monde de la culture reste contraint à l’hibernation et à l’absence totale de perspectives. Une situation gelée qui continue d’agacer et de susciter l’incompréhension de tout un secteur dont l’acteur Pierre Niney s’est fait aujourd’hui le porte-voix sur Twitter.
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Le pensionnaire de la Comédie-Française a souhaité rebondir, ce dimanche, sur le cap symbolique des 100 jours de fermeture de la majorité des lieux culturels pour pointer du doigt une palette d’incohérences dans la gestion de la crise sanitaire. Interpellant le président Emmanuel Macron et la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, Pierre Niney s’est étonné du «deux poids deux mesures» qui sépare la mise à l’index continue des musées, des théâtres et des cinémas, du fonctionnement tranquille des lieux de culte, des grands magasins et des avions – pourtant tout aussi fréquentés.
Bien que les grands magasins soient fermés depuis le 31 janvier, le fond de l’appel a trouvé écho parmi d’autres personnalités du monde de la culture, qui oscillent entre colère et dépit, parmi lesquels l’animateur Nagui, ou le réalisateur Hugo Gélin qui s’est écrié, désespéré : «Considérez-nous!!!» Pierre Garnier, cofondateur du festival de jeunes réalisateurs 7e Lune a salué pour sa part «l’engagement précieux » de Pierre Niney.
Ce nouveau coup de gueule du comédien arrive trois jours après la publication d’une tribune de l’acteur et réalisateur Patrick Mille qui, en se faisant l’écho de jeunes et de précaires, appelait déjà le Président à autoriser de nouveau les activités considérées comme non essentielles. «Rouvrez tout! Soyez churchillien!» s’était-il exclamé. Quelques jours avant, encore, Nicolas Bedos avait lui aussi appelé au retour de l’art dans son message d’adieu au réseau social Twitter : «Vivement la réouverture des salles obscures, vivement la réouverture d’un monde où la Culture se considère» avait-il écrit.
Au chômage technique depuis plus de 100 jours pour la plupart, voire depuis le printemps dernier dans le cas des boîtes de nuit, les travailleurs de la culture s’étaient émus à l’automne denier du caractère non prioritaire et «non essentiel» de leurs activités. Si l’épidémie sévit comme jamais dans certains pays comme le Portugal, d’autres comme l’Italie ou le Canada sont en train de doucement lever le pied sur la fermeture de leurs lieux culturels.
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Pierre Niney s’était déjà joint à d’autres comédiens, en décembre, pour interpeller le gouvernement sur l’absolue nécessité d’une réouverture des lieux de culture. «Franchement c’est dur de se dire que tous les commerces, avions, trains et grandes surfaces de France peuvent accueillir du public… mais pas les cinémas et les théâtres qui ont fait tant d’efforts pour être des lieux irréprochables sanitairement..» avait alors déclaré l’artiste sur Twitter. «Cher Pierre Niney oui ce que nous vivons est très dur. Il faut tenir bon. La pandémie flambe partout en Europe. Rien n’est stabilisé. Le plus terrible serait de rouvrir et d’être contraint de refermer après les fêtes. Je serai à vos côtés pour surmonter cette crise épouvantable» lui avait répondu la ministre de la Culture, le 10 décembre dernier.
Fin janvier, une tribune publiée dans Le Monde et signée par un large panel de personnalités amoureuses de la culture avait appelé à la «réouverture immédiate des musées pour améliorer la santé mentale des Français». Hélas, alors qu’aucune nouvelle date de réouverture des lieux culturels n’a encore été annoncée, le monde des arts reste, pour l’heure, un pur spectacle de désolation.
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